PascalBLANDIN

La cession-transmission, une histoire d’hommes

13/10/2022
PascalBLANDIN
Article de Pascal BLANDIN, Associé et Président Crowe Avvens

Alors que près de 60 000 entreprises changent de mains chaque année, les décollages réussis sont légion et les dépôts de bilan, peu nombreux, dixit la CCI. De quoi faire rêver des candidats à la reprise ! Pascal BLANDIN nous invite à considérer le phénomène à travers le prisme du dirigeant-cédant.

Dans la conjoncture actuelle, la question financière n’est pas la principale, puisque le marché reste fluide et que les repreneurs peuvent s’appuyer sur des investisseurs, des fonds ou des banques.

Ce qui doit guider le dirigeant dans son choix, c’est d’évaluer la stature et l’implication réelles de celui ou celle à qui il envisage de transmettre son entreprise.

En premier lieu, il doit s’assurer qu’il a en face de lui une personne d’expérience et de management, capable de se recentrer par rapport au marché, dotée d’une grande force de conviction… En somme, apte à endosser la posture du chef d’entreprise, avec son lot quotidien de prises de risques et de sacrifices personnels. Attention aux anciens cadres de grands groupes ou managers salariés, qui ont fait carrière dans le cocon d’une structure protectrice, où ils n’ont pas appris à gérer seuls les problèmes ! Un vrai repreneur ne doit pas considérer la direction d’entreprise comme un nouveau job mais se préparer à une vie de patron, qui engagera tout son temps et toute son énergie. Le niveau de prise de risque personnel du repreneur peut d’emblée s’apprécier par rapport à la part de son propre patrimoine qu’il est prêt à investir dans l’aventure. Le fait qu’il soit prêt à travailler avec son argent personnel matérialise la valeur du projet, telle qu’il la ressent.

Il faut ensuite considérer son niveau d’expérience et de savoir-faire, sur la fonction et/ou sur l’expertise les plus importantes dans l’organisation. Il doit aussi apprécier, voire aimer, le secteur ou le produit-phare de la cible, ce qui est un gage de pérennité. La patience, la prudence et l’observation sont de mise ! Car le repreneur doit comprendre l’histoire et la valeur de l’entreprise, analyser l’organisation existante, les habitudes bonnes ou mauvaises, ainsi que les relations entre les équipes et le dirigeant, de manière à construire son projet par étapes.

Enfin reste un critère subjectif essentiel, surtout s’il s’agit d’une société familiale : mieux vaut choisir un acheteur avec qui une relation émotionnelle et de confiance s’établit.

 

> Article issu du magazine Connexions d'Octobre 2022, Comment réussir une transmission d’entreprise ?, disponible ICI.