Solimut

Groupe SOLIMUT mutuelles de France

Interview de Pierre MARINI - Directeur Général

Pierre Marini
Pierre Marini - Directeur Général

Quel est votre parcours ?

Je travaille au sein du Groupe Solimut Mutuelles de France, qui réunit 11 mutuelles de santé et de prévoyance sur tout le territoire national. Toutes sont adhérentes à la Fédération des Mutuelles de France, qui promeut une sécurité sociale de haut niveau et des complémentaires solidaires et mutualistes. L’ensemble du groupe est fort de 650 salariés et d’un bilan qui a dépassé les 500 millions d’euros. Je suis directeur général du groupe depuis début 2019. Issu d’une formation affaires internationales de l’entreprise à Sciences Po Aix, j’ai intégré en 2014 la Mutuelle de France Prévoyance au sein du service de contrôle interne et contrôle de gestion pour y faire mon stage de fin d’études. Le DG du Groupe de l’époque, Alain Geindreau, m’a proposé de poursuivre cette expérience en intégrant le Groupe en tant que salarié. J’ai été chargé de la conception et de l’implémentation des réponses à la révolution réglementaire de l’assurance qu’a été Solvabilité 2 et de la constitution pour ce faire d’une structure dédiée au sein du Groupe. J’ai évolué vers des fonctions de directeur des opérations avant d’être désigné DG par le CA l’an passé.

Quels sont vos conseils pour rebondir ?

Le secteur de la complémentaire santé a plutôt été épargné par cette crise : nous avons vécu une baisse importante du recours aux soins pendant les deux mois de confinement. En conséquence, nous avons tous généré de la trésorerie. Ne nous y trompons pas, cela va se rattraper dans le temps et nous allons par ailleurs utiliser ces fonds générés pour contribuer, selon des modalités en cours de négociation au niveau des fédérations nationales, à l’effort de guerre sanitaire. Nous allons être impactés par les difficultés que les entreprises clientes vont vivre. Certaines devront étaler leurs cotisations, certaines, devant des situations de faillite, vont résilier de fait leurs contrats. Il nous faut mesurer ce manque à gagner. S’il faut voir du positif à cette crise, elle aura au moins eu le mérite de remettre la santé au coeur des préoccupations des citoyens.

Quelle a été la plus grande difficulté durant cette période ?

Le manque de visibilité et le flux incessant d’informations contradictoires qui rend toute prise de décision stratégique difficile. Je crois que le premier écueil à éviter est celui de la précipitation.

Ne pas céder à la frénésie anxiogène est le premier pas pour ne pas avoir trop de difficultés à recoller les morceaux à l’issue de la crise. L’autre point fondamental, quel que soit le secteur, c’est de garder un lien avec les parties prenantes. La plupart, sinon la totalité des acteurs, clients, partenaires, adhérents, salariés, administrateurs, fait face à des difficultés très concrètes d’ordre économique, social, sanitaire, psychologique. Nous devons être présents auprès de chacun, prendre en compte ces difficultés qu’elles relèvent ou non de notre champ d’intervention. Il faut savoir se montrer à l’écoute et disponible, encore plus que par le passé en situation “normale”. C’est ce lien qui favorisera la confiance mutuelle indispensable à toute relation d’affaires. En ce qui concerne le secteur de la complémentaire santé et particulièrement les mutuelles, nous avons pris contact avec nos adhérents les plus fragiles et sommes à l’écoute des problématiques rencontrées par les entreprises ayant souscrit un contrat auprès de nous.

Nous avons mis en place une assistance psychologique au bénéfice de tous nos adhérents et ce à titre gracieux. Nous avons relayé des actions de solidarité sur les territoires, au plus près des populations, et nous avons procédé à des dons afin de soutenir les associations en première ligne, notamment en aide aux personnes les plus démunies, aux soignants, aux victimes de violences ...

Comment voyez-vous l’après Covid_19 ?

Le monde de demain devra être plus juste, plus solidaire, plus équitable, plus soucieux du bien-être des individus, plus raisonnable dans sa quête de profit individuel. Si ce n’est pas le sens qu’il prend, il nous trouvera, nous mutualistes, au travers de son chemin. C’est aussi ce que les nouvelles générations attendent. Nos entreprises doivent toutes entières s’orienter vers ce corpus de valeurs qui seules pourront construire un nouveau modèle de société. Cela implique des changements profonds, notamment dans le pilotage que nous exerçons sur nos structures. Nous avons le devoir d’exemple.

C’est cet exemple qui consolidera nos modèles économiques et nos relations avec toutes les parties prenantes.

Quand on vous dit PHENIX, cela vous fait pensez à quoi ?

Le Phénix est symbole d’immortalité, de résurrection. La question est de savoir ce qui meurt et ce qui naît. S’il s’agit uniquement de dupliquer le monde qui nous a conduits à cette crise et à tant d’autres, autant passer notre tour. Mais il y a de l’espoir, car cet animal mythique est associé au lever du soleil, à l’Orient donc. Dans la culture chinoise traditionnelle, il associe la dualité du yin et du yang et cette dualité fait toute sa richesse. Il est un symbole d’union et de communauté dans la différence. Espérons que c’est sur cette base que sera fondé l’après...

 

Pierre MARINI fait partie des 28 dirigeants figurant dans le livre blanc de Crowe Ficorec intitulé PHENIX, experts et leaders dans leurs secteurs d'activités qui nous livrent leurs conseils, partage d'expérience et leur vision de "L'Après".

Et si nous parlions de demain dès aujourd’hui ?

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